La Mala leche

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LA MALA LECHE


 
L’usine est désaffectée et ses vitres brisées
sa sirène muette et ses portes arrachées
L’ouvrière meurtrie en voyage nostalgique 
enfonce ses yeux gris dans ces temps oubliés
Elle murmure quelques mots en un souffle de vent
d’une voix ralentie par le poids de la peine
un écho d’ «outre emploi » pour parler de ce temps
d’une vie d’ouvrière à surveiller le lait………..

« Les patrons, ils n’ont pas regardé que nous étions un couple de 57 ans
 Ils nous ont licenciés, tous les deux, le mari et la femme.
On travaillait dur, à la chaine pour mettre le lait dans des bouteilles.
C’est bon le lait.
C’est nourrissant le lait
tout le monde en boit,
les enfants, les femmes, les hommes,
et en plus il nous nourrissait.
Eux ils disaient « ce n’est pas rentable »
De grands groupes sûrement..des actionnaires petits et grands
Accrochés à la courbe de la bourse pour gagner sans travailler
Ils s’en fichaient du lait………Ils s’en fichaient de nous……….
On s’est battu et on l’a occupée cette usine.
Une semaine. 15 jours.
Personne ne nous aidait, un peu le syndicat  mais pas beaucoup.
On était seul à se battre.
C’était dur.
Surtout qu’il fallait surveiller les cuves …..
C’était important,
il fallait se battre mais surtout on ne voulait  pas laisser tourner le lait.. »

Elle revient à elle
Reprend pied sur terre
Efface l’écume tant aimée
Un sourire aux lèvres
Et boit un verre de lait…………..

Reprend pied
Laisser les tourbillons tourner


Manuelle Parra

***


La fábrica está cerrada y sus vidrios rotos
su sirena muda y sus puertas arrancadas
El obrero herido de nostalgia
empuja sus ojos grises por esos tiempos olvidados
Ella susurra unas pocas palabras en un soplo de viento
con su voz ralentizada por el peso de la pena
Un eco de horas extras para hablar de este tiempo
de la vida de una obrera vigilando la leche
"Los jefes no vieron que éramos una pareja de 57 años
 Nos despidieron a los dos, marido y mujer
Trabajamos duro, en la cadena, para poner la leche en botellas
Es buena leche
Es alimenticia la leche
todos la beben,
los niños, las mujeres, los hombres,
Y además nos alimentó a nosotros,
pero ellos dijeron : no es rentable
Grandes grupos seguramente ... accionistas grandes y pequeños
enganchados a la curva del mercado de valores para ganar sin trabajar
No les importaba la leche ... No se preocupaban por nosotros ...
Luchamos y ocupamos esta fábrica.
Una semana. 15 días.
Nadie nos ayudó, un poco el sindicato, pero no mucho
Estábamos solos en la lucha
Era difícil
sobre todo porque tenías que vigilar los tanques ....
Fue importante,
Tuvimos que luchar, pero sobre todo 
no queríamos que la leche se echara a perder ".
Ella interrumpe sus pensamientos
Vuelve a la tierra
Borra la espuma, tan querida
pone una sonrisa en sus labios
y bebe un vaso de leche ...
Reanudar el trabajo con más ahínco si cabe
Dejar que las aspas giren

Manuelle Parra.
Adaptación de Antonio Orihuela

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